
De ma ville natale, j’ai honte de dire que je ne connais que deux ou trois faits historiques : qu’elle portait le nom de Rotomagus dans l’Antiquité, que Jeanne d’Arc y a été brûlée vive en 1431, qu’elle a vu naître des artistes comme Flaubert, Corneille ou encore Théodore Géricault. Vous penserez que c’est bien maigre et vous aurez raison. Maintenant que j’ai refermé cette bande dessinée de La Grande histoire de Rouen, mes connaissances ont monté en flèche (ce n’était pas bien difficile, remarquez). Elle m’a totalement passionnée.
J’ai appris d’où la prison Bonne-Nouvelle tenait son nom (il s’agissait du nom du couvent Notre-Dame-du-Pré, renommé ainsi suite à l’exclamation joyeuse de Mathilde apprenant la victoire son mari, Guillaume le conquérant, en 1066) ; pourquoi le quartier de la Rougemare s’appelait ainsi (suite à un combat particulièrement sanglant remporté par le Duc de Normandie en 953) ; que l’incontournable Gros-Horloge qui domine aujourd’hui de pâles Monoprix et Naf-Naf datait de 1387 (il en aura vu, des changements…) ; que le cœur de Jehanne la Pucelle serait resté intact après son supplice sur le bûcher et aurait été jeté dans la Seine ; que Pierre Corneille avait un frère dramaturge aussi prolixe que lui, mais que l’histoire n’en a retenu qu’un ; ou encore que Rouen avait aussi eu son Baron Haussmann en la personne de Charles Verdrel.
Une bande dessinnée tellement riche que je l’ai picorée (impossible de la lire d’une traite). J’ai trouvé très original et astucieux le fait d’alterner dessins illustrant des événéments historiques ou racontant des légendes – autour d’un bracelet rendant invincible ou d’un diamant blanc -, et leçons d’histoire regorgeant d’encarts érudits, de photos d’archives, de notes invitant à approfondir soi-même ses recherches.
J’ai été moins convaincue par les scénarios de certaines bandes dessinées qui me semblaient parfois un peu courts, commençant des histoires sans les conclure, ce qui pouvait être un peu frustrant – j’ai même parfois cru qu’il manquait des pages…
Je salue en tout cas le travail de recherches menée par cette petite maison d’édition normande qu’est Petit-à-Petit, le fait d’avoir sollicité plusieurs artistes pour les dessins, les couleurs ou encore les crayonnés. Les traits entre toutes les histoires étant assez similaires, cela apportait une cohérence à l’ensemble.
Merci à elle et à Babelio pour cette belle découverte !
